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Soutenir quelqu’un avec un trouble bipolaire implique de naviguer entre empathie et compréhension. Malheureusement, certaines réactions et conseils bien intentionnés peuvent être contre-productifs. De minimiser la gravité de leur état à sous-estimer les impacts de leurs symptômes, cet article détaille les faux pas communs à éviter pour être véritablement aidant.
1. Minimiser la maladie
Dire à quelqu’un souffrant de bipolarité que « ce n’est pas si grave » ou « d’autres ont des problèmes plus sérieux » peut être très invalidant. Le trouble bipolaire est une condition médicale complexe nécessitant compréhension et soutien. Ces commentaires peuvent faire sentir la personne incomprise ou jugée, réduisant ainsi sa confiance pour partager ses véritables sentiments ou chercher de l’aide. Il est essentiel de reconnaître la gravité du trouble et d’offrir un espace où la personne se sente sécurisée et validée.
2. Remettre en cause les traitements suivis
Le traitement du trouble bipolaire implique souvent une combinaison de médication et de thérapie. Affirmer à quelqu’un qu’il pourrait guérir simplement en « changeant de mode de vie » ou « en étant plus positif » minimise l’importance de ces traitements. Chaque parcours thérapeutique est unique et critique, il est donc déconseillé de suggérer des alternatives non professionnelles qui pourraient sembler inoffensives mais sont potentiellement dangereuses.
3. Utiliser le terme « bipolaire » comme adjectif
Utiliser incorrectement le terme « bipolaire» pour décrire des changements d’humeur mineurs ou des décisions imprévisibles banalise ce trouble mental sérieux. La bipolarité n’est pas synonyme de simple indécision ou de variations habituelles d’humeur, elle représente un ensemble complexe de symptômes qui influencent significativement la vie de l’individu.
4. Supposer connaître ce que l’autre ressent
Affirmer comprendre exactement ce que ressent une personne bipolaire juste parce qu’on a lu des articles ou vu des vidéos sur le sujet est réducteur. Chaque expérience du trouble bipolaire est personnelle et profondément unique. Encourager plutôt l’échange et l’expression des émotions sans présumer de leur intensité ou nature est une approche bienveillante.
5. Encourager la consommation de substances
La suggestion de « boire un coup pour oublier » peut paraître anodine mais est extrêmement risquée pour une personne sous traitement médicamenteux pour bipolarité. L’alcool et autres substances peuvent interférer gravement avec les médicaments et exacerber les symptômes de la maladie. Favoriser des activités sûres et propices au bien-être est une meilleure option.
6. Sous-estimer les impacts du trouble
Dire à une personne bipolaire que son trouble n’affecte que son humeur et non d’autres aspects de sa vie, tels que ses capacités professionnelles ou ses relations interpersonnelles, n’est pas correct. Ce désordre englobe des défis cognitifs, émotionnels et sociaux importants, touchant divers domaines de la vie quotidienne.
7. Reprocher la fluctuation des humeurs
Blâmer quelqu’un pour ses changements d’humeur venant du trouble bipolaire ajoute une pression inutile sur une situation déjà difficile. Reconnaître que ces variations ne sont pas intentionnelles aide à construire un environnement de support et de compréhension mutuelle.
8. Presser pour des engagements rapidement
Demander à une personne bipolaire de prendre des décisions importantes dans des périodes de haute volatilité émotionnelle peut aboutir à des choix qu’elle pourrait regretter plus tard. Respecter son besoin de temps pour réfléchir calmement avant de s’engager dans des démarches sérieuses assure respect et considération pour ses conditions.
9. Ignorer les signes de fatigue
Insister pour continuer une activité, même quand un individu montre clairement des signes de fatigue mentale ou physique, peut aggraver son état. Les épisodes de manie ou de dépression exigent souvent beaucoup d’énergie, alors permettre et encourager des pauses régulières est vital.
10. S’introduire dans la gestion personnelle du trouble
Conseiller à quelqu’un de changer de médicament ou de thérapie sans être un spécialiste médical peut être très nuisible. Le chemin vers la stabilisation est personnel et supervisé par des professionnels de santé compétents qui comprennent les nuances du trouble bipolaire.
Pour conclure, il est essentiel de reconnaître que soutenir une personne atteinte de trouble bipolaire demande de la patience, de la connaissance et une volonté de comprendre au-delà des stéréotypes et des idées préconçues. En évitant les erreurs discutées dans cet article, chaque proche peut devenir un pilier de soutien plus efficace et empathique. Ensemble, par un engagement envers la compréhension et l’adaptation, nous pouvons contribuer significativement à l’amélioration de la qualité de vie de nos amis et membres de la famille confrontés à ces défis.